Devoir de protection
Le devoir de protection, quelles solutions pour l'avenir ?
Face à une législation de plus en plus stricte en matière de devoir de protection, les risques courus par les employés en déplacement se multiplient, et les entreprises vont devoir élargir leur périmètre d’action dans ce domaine.
« Le devoir de protection est du ressort des dirigeants qui doivent avoir l’assurance qu’en cas d’urgence, leur société peut contacter les employés en déplacement. Il devrait, selon nous, continuer à faire partie des priorités de la direction », explique Goetz Reinhardt, Directeur Général MEE chez SAP Concur. « Les entreprises vont continuer à passer au crible leurs données, systèmes, processus et procédures afin d’être plus à même, en cas d’incident, de contacter leurs salariés, de les localiser si nécessaire et de communiquer avec eux. » Mais les avis divergent quant aux risques que courront les voyageurs d’ici 2030. Prenons l’exemple du transport terrestre qui va changer de visage avec l’arrivée des véhicules autonomes.
Selon une enquête de la GBTA, 29 % des travel managers nord-américains se disent inquiets lorsque les employés conduisent des véhicules de location, 31 % lorsqu’ils empruntent des taxis officiels et 58 % lorsqu’ils utilisent des services basés sur des applications. Et on passe à 80 % dans le cas des voitures sans chauffeur. Ces chiffres contredisent cependant les conclusions du rapport de KPMG sur les véhicules connectés et autonomes qui prévoient que d’ici 2030, ces types de véhicules pourraient sauver plus de 2 500 vies et éviter plus de 25 000 accidents graves au Royaume-Uni.
Pendant que les véhicules automatisés font leurs preuves d’une manière ou d’une autre, la volonté des responsables des voyages d’éviter les perturbations et les situations dangereuses se traduira par une plus grande dépendance vis-à-vis des outils numériques. « Nous ne savons pas à quoi le monde ressemblera dans 12 ans du point de vue économique et social. Le bien-être et le devoir de protection soulèvent de nombreuses questions, dont certaines constitueront de véritables préoccupations pour les entreprises », explique Adrian Parkes, PDG de GTMC. « Si en 2027, des attentats comparables à ceux de 2015 à Paris se produisent, l’entreprise ne saura pas où se trouvent ses employés si elle n’adopte pas une approche similaire à celle des TMC, qui permet de savoir qui est concerné, qui est sur les lieux, qui est censé s’y rendre et qui rentre. »
Mais dans un monde plein d’incertitudes, existe-t-il une réelle alternative aux voyages d’affaires ?
C’est peu probable, le trafic aérien devant doubler d’ici le milieu des années 2030, selon les prévisions d’Airbus. Cependant, pour Julie Oliver, Directrice Générale chez Business Travel Direct, d’autres options pourraient voir le jour dans le domaine des réservations. « C’est la situation économique de l’écosystème des voyages qui est à l’origine des changements. À l’avenir, nous pourrions encourager le système de visioconférence en mettant en avant les économies qu’il permettrait de réaliser. Malgré tout, je pense très sincèrement que les employés continueront à voyager pour signer des contrats et entretenir les relations. »
Ce besoin de se rencontrer en personne fait que le devoir de protection restera une priorité.
Scott Torrey, Directeur des revenus chez SAP Concur, dresse le scénario plausible ci-après en expliquant comment les données constituent un filet de sécurité. « Avant, si vous deviez vous rendre à Bombay et vouliez connaître les risques auxquels vous vous exposiez, vous deviez contacter votre agence de voyage pour savoir qui faisait le voyage, puis appeler les ressources humaines pour savoir qui y habitait. Ce sont certes des données intéressantes, mais qui manquent de précision. L’information selon laquelle « telle personne vient de sortir d’un Uber près du Great Western Building sur Shahid Bhagat Singh Road à Bombay » serait beaucoup plus précise et utile. Car nous savons, par exemple, qu’à 11 h 04, l’un de nos employés a effectué une dépense à cet endroit et qu’il se trouve donc à deux rues d’un incident qui vient de se produire. Cette information est très utile car elle est réelle. Vous savez que cette personne a besoin d’aide. Vous avez également le moyen de savoir que quelqu’un qui réside à Bombay se trouve en fait à New York en ce moment car il vient de commander un café au Starbucks situé au croisement de la 43e rue et de Broadway. Ainsi, ces nombreuses données mises à votre disposition via l’une des applications les plus interfacées — Expense — vous aident à gérer les perturbations s’agissant de votre devoir de protection. »
En cas de crise, le plus important, c’est la rapidité avec laquelle vous pouvez localiser et aider vos employés en danger. Les données interconnectées captées lors du suivi des réservations, des itinéraires et des dépenses et dans le cadre de la surveillance active de zones à risque permettent de suivre les déplacements des employés et de savoir qui a besoin d’une assistance immédiate.